Séminaire – La cuisine des mères lyonnaises : la reproduction et la subversion des genres
le 9 décembre 2014
De 10h00 Ã 12h00
Lieu(x) : Salle R-143 (ENS de Lyon – Bât. Recherche)
De plus en plus de femmes s’inscrivent dans des programmes de formation culinaire en France mais il est encore rare de les trouver dans les cuisines professionnelles, surtout comme chef de cuisine. Les raisons de cette faible représentation dans ce métier vont d’une domination historique de la cuisine professionnelle par des hommes à des stéréotypes de la faible femme qui n’est pas assez forte pour soulever des grosses casseroles. La cuisine professionnelle est encore vue comme le domaine des hommes alors que la cuisine domestique appartient aux femmes. Est-ce possible pour les femmes de promouvoir cette image domestique dans les cuisines professionnelles pour pouvoir trouver une place dans ce monde fermé ?
Ce projet de recherche se focalise sur ce manque de présence féminine dans des restaurants à Lyon—une ville avec une identité culturelle très liée à la gastronomie et avec une forte histoire de cuisine féminine.
En 1933, Eugénie Brazier a obtenu trois étoiles Michelin pour ses deux restaurants. Elle est la seule femme à atteindre ce sommet du monde gastronomique. La mère Brazier et ses contemporaines qui cuisinaient à Lyon entre les deux guerres ont contribué à la réputation de la ville de Lyon comme une capitale gastronomique. Même si la plupart des femmes ont disparu des cuisines professionnelles après la deuxième guerre mondiale, le mythe de la cuisine des mères lyonnaises est encore fort à Lyon.
Ce séminaire explore l’usage de ce mythe par des femmes qui cuisinent aujourd’hui à Lyon. En analysant la façon dont ces femmes mettent en avant le mythe des mères lyonnaises, cette recherche examine la reproduction et la subversion des rôles de genre dans les cuisines professionnelles.